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Le Calvaire |
L'extrait du registre paroissial le prouve,
l'Abbé Prévost ne tomba point "dans la Forêt de Chantilly", la croix de Courteuil était,
en 1763, où elle est encore, telle qu'on la voit sur cette photographie, à l'entrée du village, au croisement
du chemin de Courteuil et de la route de Chantilly à Senlis, à plus d'un kilomètre de la forêt, sur le plateau
défriché depuis des siècles.
[-(1)Extraits registres paroissiaux]
La tradition locale précise que
l'Abbé Prévost revenait du prieuré de Saint Nicolas.
Dom François Prévost, "en habit ecclésiastique", emmitouflé et coiffé du chapeau à trois cornes,
a quitté le prieuré pour rentrer au logis de "vertueuses et discrète personne", dame Catherine de GENTY.
Il vit chez elle, en locataire exemplaire. Il a 70 ans...
Vers quatre heures de l'après-midi, avant
les vêpres, que l'Abbé Prévost s'excuse apparamment de ne pouvoir entendre, ayant à travailler, il faut vivre,
et le Prince de CONTI le paie chichement, il s'en va (...) Il se presse, le vent est
aigre et pince dur sur le plateau. L'Abbé frissonne. Un peu plus d'une lieue (de son époque) le sépare des livres,
derniers amis de sa vieillesse (...) Mais voici déjà la croix de Courteuil. Elle marque à peu près la moitié du chemin...
Soudain l'Abbé chancelle, il cherche où s'appuyer.
Aucun secours, sauf là cette croix... C'est vers elle qu'il se traine ; c'est à ses pieds qu'il s'abat et ne bouge plus.
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Arceau de l'ancien monastère de St Nicolas d'Acy, encadrant autrefois l'épitaphe de l'Abbé Prevost
(D'après une gravure de Charles HALLO)
" CLIC " ici pour agrandir...
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(Le curé de Courteuil le recueillit le premier)
Avertis, les Bénédictins de St NICOLAS
réclamèrent le corps de leur frère en Saint Benoît, l'Abbé souhaitant sans doute par testament de dormir
son dernier sommeil en leur église. Toujours est-il qu'on l'inhuma au prieuré de St Nicolas d'Acy,
"A la demande des religieux de ladite abbaye". Son épitaphe en latin fut simple.
Voici la traduction du texte (...)
"Ici git Dom Antoine François Prévost, prêtre de l'ordre majeur de Saint Benoît,
moine profès, connu par les très nombreux ouvrages qu'il publia.
Il mourut le 25 novembre 1763. Qu'il repose en paix !"
Bulletin Municipal Juin 1991
Source : SERAPHINE - " Base iconographique de la Ville de Senlis et ses environs. "
Sous la pelouse, au centre, à l'endroit marqué d'une croix, subsiste la crypte de l'église où fut inhumé l'abbé Prévost.
Relevé dans le " Comité Archéologique de Senlis - Tome I - séance du 14 février 1875 "
--- Enfin, M. Vattier expose au Comité les découvertes faites à Saint-Nicolas, dans les ruines de l'abbaye de Saint-Nicolas d'Acy.
    Mme Henriot, faisant exécuter des travaux de terrassement dans sa propriété, a retrouvé les fondations de l'église du prieuré de Saint-Nicolas d'Acy. Les fouilles ont permis de recuellir des débris de l'édifice du XVI ème siècle, et même quelques morceaux des arcades du XIII ème. Déjà on avait relevé une clef de voûte de cette dernière construction, et elle indique un monument vraiment considérable. Quelques débris informes de carreaux émaillés permettraient de supposer que la première église a été pavée, au moins en partie, avec des carreaux, qui présentaient quelquefois de si riches desseins.
    Une seule médaille a été trouvée dans les fouilles. Elle est de 1610, et porte d'un côté en légende : Chambre aux deniers du Roi. Sur le champ, le double écusson royal aux armes de France et de Navarre, avec les colliers de l'Ordre du Saint-Esprit et de Saint-Michel.
Sur l'autre face, un guerrier posé sur une boîte carrée, lève l'épée contre une déesse, reposant sur un globe et le menaçant de la foudre . En exergue : Fulmina no terrent.
    Mais la découverte la plus intéressante, si quelques documents historiques pouvaient la compléter, c'est celle d'un religieux inhumé dans une chambre sépulcrale contigûe à l'église. Il était de haute taille, encore dans la force de l'âge, si l'on en juge par l'état de sa denture, et il avait été enseveli avec son vêtement religieux et ses sandales. Il restait encore quelques débris d'étoffe décomposée; quant aux sandales, elles étaient presqu'entière, quoiqu'envahies par les racines, et courbées sous le poids de la terre qui était tombée dans le cercueil quand le bois céda sous la charge. C'était évidemment un dignitaire du prieuré : car le cimetière commun était à 50 ou 60 mètres de là, et avait été fouillé il y a plusieurs années déjà.
--- La séance est levée à 4h 1/4.
L. Caudel Secrétaire.
Patrick Sérou - décembre 2008 -
...et aussi...
.....Le célébre romancier fut inhumé dans la nef de l'église, près le portail, à gauche en entrant, et j'inclinerais à croire que le tombeau retrouvé l'an dernier dans l'église du prieuré, et contenant encore des débris de vêtements et les sandales, est le sien.
Voici son épitaphe, conservée par Dom Grenier :
Hic Jacet D. Antonius Prevost sacerdos, majoris ordin.
S. Benedicti monachus professus, quamplurimis
voluminibus in lucem editis insignitus
Obiit 25° Novembris 1763. Requiescat in pace.
Comité Archéologique de Senlis - Comptes-rendus et mémoires - Deuxième série - TOME I - année 1878
"La paroisse de Courteuil avant 1800" par Am. Vattier, Curé de Saint-Léonard.
Patrick Sérou - décembre 2008 -

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