Inscrite en sa totalité, e, 1970, sur l'interventaire supplémentaire des monuments historiques, l'église de Courteuil fut édifiée et agrandie entre le 12è et le 16è siècle.
Plus exigue à l'origine, elle ne comportait que la partie Est de la nef.
Les collatéraux Nord et Sud constituèrent, vesr le 15è et 16è siècle, un élargissement de l'édifice.
Les vitraux actuels datent du 19è siècle, sauf celui du coté Nord, réalisé et posé en 2001 par les Maitres-verriers : Claude Courageux et son fils. Représentant Saint Nicolas, il est la reproduction d'un vitrail du 16è siècle de la Cathédrale de Senlis, provenant vraisemblablement du prieuré de Saint Nicolas d'Acy.
Dédiée à Saint Gervais et Saint Prothais, cette église se situait dans le patronage de ce prieuré bénédictins, aujourd'hui disparu, fondé en 1098 par Robert, Vidame de Senlis et grandement developpé à l'aide des dotations seigneuriales de Guy de la Tour, Bouteiller du Roi et puissant seigneur de Senlis qui vécut vers la fin qu 11è siècle et mérita d'être appelé second fondateur du prieuré. Sa pierre tombale se trouve près des fonts baptismaux.
On remarquera également, autour de l'église, un litre funéraire (1) datant de 1740 ; c'est celle du Duc Louis-Henry de Bourbon, arrière petit fils du Grand Condé et premier ministre de Louis XV de 1723 à 1726 ; elle nous rappelle que cette église appartint pendant de longues années aux Princes de Condé.
On y trouve aussi plusieurs objets mobiliers classés en 1912 parmi les monuments historiques :
- La Vierge et l'Enfant, statue en pierre de la seconde moitié du 14è siècle.
- Une statue funéraire, en pierre, d'un Prieur de Saint Nicolas - 14è siècle.
- Un monument funéraire de la fin du 15è siècle.
- Une dalle funéraire à armoiries et inscriptions gravées, de Francois Waroquier, commissaire des guerres et de l'artillerie - 16è siècle.
- Des fonts baptismaux en pierre ; pied du 13è siècle, cuve du 14è.
La Vierge et l'Enfant 14è siècle Fonts Baptismaux 13è et 14è siècle. Gisant d'un Prieur. ![]()
Ont été ajoutés à cette liste, en 1983, sur l'inventaire supplémentaire, des objets mobiliers classés :
- Une colonnette engagée (2) terminée par un chapiteau à dècor floral du 14è siècle.
- Un modillon (3) , portant une tête du 12è siècle.
- Un fragement de décor losangé creusé d'ouvertures rondes, du 12è siècle.
Modillon du 12è siècle Litre funéraire datant de 1740 . Dalle funéraire de Jean Mathon. ![]()
(1) Une litre funéraire ou litre seigneuriale ou litre funèbre (emprunt au latin médiéval lista, « bordure »), ou encore ceinture funèbre ou ceinture de deuil était, sous l'Ancien Régime, une bande noire posée à l'intérieur et parfois même à l'extérieur d'une église pour honorer un défunt.
(2) Une colonne engagée est enfoncée en partie dans un mur, un pilier, etc. Cette colonne tient dans la surface de fond par une portion plus ou moins grande de son épaisseur. On dit aussi colonne liée ou colonne adossée. Plus généralement, le terme d'engagé se dit pour tout élément architectural qui, au lieu d'avoir un existence indépendante, se trouve en partie noyé dans une façade, un angle saillant, etc. La colonne engagée fut principalement utilisée durant le moyen âge alors que très rarement chez les Grecs et un peu plus fréquemment chez les Romains.
(3) Un modillon est un élément d'architecture qui sert à soutenir une corniche, un avant-toit ou un balcon. Il se différencie du corbeau par le fait qu'il est sculpté. Il y en a de très nombreux exemples, en particulier les lignes de modillons sur les églises romanes.
Les travaux de restauration s'échelonnèrent sur vingt ans, de l'étaiement d'urgence des voutes du bas-coté Nord en 1982, à la restauration intérieure en 2001, en un partenariat amical, à partir de 1990, entre la commune de Courteuil et l'Association de Sauvegarde (ASSEC).
Les phases successives en furent la consolidation des contreforts, de la charpente, de la face supérieure des voutes, le remaniement de la couverture, un chainage des murs sur la totalité du périmètre de l'édifice, un drainage du coté Nord.
Enfin, après le ravalement des façades, l'aménagement des abords et la mise en place d'un éclairage nocturne, la restauration intérieure marqua la dernière phase des travaux.
Notes et références :
-Extrait du Bulletin Municipal de juillet 2002.-
Patrick Sèrou-janvier 2020 -