Un peu d'histoire sur Courteuil et Saint Nicolas d'Acy.....


COURTEUIL : Courtheul, Courteuilgs en 1279, Courteuilg, Courtheuilgs, Courtueilg, Courteuille, Courteil, Courteul, Courtueil, Courtoulg, Courtoilg en 1299 (Curtellium, Costellolium, Curtolium, Cutoilum en 1138, Curteolum en 1166, Curtholium en 1416, Curtrayum en 1475), sur la limite orientale, entre Aumont au nord, Senlis à l'est, Saint-Léonard au sud, Saint Firmin à l'ouest, Apremont canton de Creil, au nord-ouest.

   Petite commune dont le territoire découvert, plane, à périmètre pentagonal, borné au sud par la Nonette, s'arrête vers l'est au ruisseau de la fontaine des Prés et au nord-est à la route de Creil à Senlis.

   Le chef-lieu est situé sur le flanc de la vallée vers l'angle sud-ouest. Il comprend quarante maisons disposées sur trois rues.

   Courteuil était une dépendance du comté de Senlis, dont Charles-le-chauve fit présent, sous le nom de villa Cortilionis, à l'abbaye de Saint-Denis, par lettres datées d'Attigny le vingt avril 860.

   La seigneurie appartint à la maison des Bouteiller, propriétaire de Chantilly jusqu'au milieu du quatorzième siècle. Guillaume IV, le dernier de cette famille qui l'ait possédée, transigea en 1346 avec les habitants de Senlis, sur leur droit de pâture dans le bois de la Vidamé qui couvrait alors toute la plaine au nord du village.

   Courteuil passa successivement avec la baronnie de Chantilly aux maisons d'Erquery, de Clermont, de Laval, d'Orgemont, et fut compris dans la duché-pairie de Montmorency, érigée en 1551 par Henri II, en faveur du connétable Anne.

   Une grande partie du pays dépend encore du domaine de Chantilly.

   La cure dédiée à Saint Gervais, était dans le patronage du prieuré de Saint-Nicolas-d'Acy. Elle fut réunie pendant le seizième siècle avec les paroisses de Saint-Firmin et de Saint-Léonard, à cause de la diminution de la population presque détruite par la guerre et les épidémies.

   Ce bénéfice est compris maintenant dans la succursale de Saint-Léonard.

   L'église est un édifice en moellons, dont la façade montre une porte en arc surbaissé avec des moulures du seizième siècle, et le choeur une fenêtre ogive, géminée, à divisions tréflées. Tout le reste a été reconstruit en 1690. Le clocher central a une flèche couverte d'ardoises.


"Extrait du précis statistique du canton de Senlis"
(Louis Graves)
"Bulletin Municipal - 1er semestre 1997"
(A. de Borman)


SAINT-NICOLAS : Le Hameau de Saint-Nicolas-les-Senlis, Nicolas en 1794, à l'est de Courteuil, comprend trente feux, et deux moulins.

C'est en ce lieu qu'était situé le prieuré de l'ordre de Saint-benoît, nommé Saint-Nicolas-d'Acy ou d'Assy (Aciacum, S.-Nicolaus de Aciaco, S.-Nicolaus de Asci).

Il fut fondé en 1098 par Robert, vidame de Senlis, baron de Survilliers, qui obtînt de l'évêque  Liétaud l'autorisation d'établir sur sa terre d'Acy des religieux tirés de Saint-Martin-des-Champs. l'acte d'institution fut signé en 1106 par l'évêque Hubert.

Guy de la Tour de Senlis, l'un des principaux bienfaiteurs du nouveau monastère et non son fondateur, comme on le lit dans quelques ouvrages, obtint en 1124 du roi Louis-Le-Gros une charte de confirmation en faveur de Saint-Nicolas. l'évêque Clérembault fit présent aux religieux en 1130 d'une prébende dans la cathédrale.

Pierre 1, sucesseur de Clérembault, leur confirma en 1158 l'église d'Ory, leur conféra celle de Coye, des dixmes à Bray et Fontaine, et autres donations. Ils obtinrent en 1166, sous l'épiscopat d'Amalric, une nouvelle confirmation de leurs droits, titres et domaines qui déjà s'étaient accrus.

Le premier commendataire fut Jean d'Espinay, évêque de Valence, chanoine de Paris et conseiller au parlement ; il mourrut en 1503. On trouve parmi ses successeurs,

....en 1564, Antoine Vialart, prieur de Saint-Martin-des-Champs et archevêque de Bourges;

....en 1572 le prince Claude de Lorraine appelé le chevalier d'Aumale.

....en 1578 Pierre Delbène sous lequel on rétablit les cloîtres qui tombaient en ruines.

Le prieuré revint en règle en 1595, et François Chapelier rebâtit l'église qui fut consacrée le vingt-huit octobre 1609 par l'évêque Antoine Rose en l'honneur de la Vierge. Cet édifice s'était écroulé le trois janvier 1597 sous le poids d'un clocher qu'on avait élévé vers 1530 sur de vieux piliers.

Le même prieur  reconstruisit une deuxième fois l'église sur un plan plus vaste, et obtint le dix-neuf juillet 1626 une nouvelle dédicace de l'évêque Nicolas Sanguin. Francois Chapelier son neveu et successeur en 1626 apporta tous ses soins à la restauration et a l'embellissement de la maison qui avait souffert des dommages considérables pendant le siège de Senlis.

Don Bergeron, dernieur prieur, termina sa carrière par une protestation contre quelques religieux qui avaient envoyé à l'assemblée constituante un acte d'abandon de tous les biens de Saint-Nicolas.

Le prieuré nommait aux cures de Courteuil, Ory ; d'Apremont, canton de Creil ; de Bray, Noël-Saint-Martin, Roberval, canton de Pont-Sainte- Maxence ; Charonne et Darenci-le-petit, au diocèse de Paris.

Il y avait toute justice au lieu de la résidence ; on rapporte de sa jurisdiction une des sentences contre des animaux dont on cite plusieurs exemples pendant le moyen-âge. Le bailli de Saint-Nicolas condamna le vingt-sept mars 1567 une truie ayant le miseau noir, à être pendue par l'exécuteur de la haute justice en un arbre sur le grand chemin allant de Saint-Firmin à Senlis pour avoir mangé et dévoré un enfant de quatre mois.

Ce monastère fut toujours subordonné à celui de Saint-Martin-des-Champs.

Il devait y avoir dans la maison neuf moines y compris le prieur.

L'église et les batiments claustraux ont été démolis.

Jouvencourt ou Chevencourt est un écart à l'est de Saint-Nicolas dans la vallée.

Gournay (Gornaium, Gornacum ), autre écart, touche au ruisseau de la Fontaine-des Près.

La route départementale de Beauvais à Meaux passe sur la limite vers Aumont. Celle de Chantilly à Villers-Cotterets traverse le territoire au nord des deux villages.

Les propriétes communales comprennent une mairie, un lavoir, un jeu d'arc, environ quatre hectares de terre à l'état de marais, et un hectare de friches.

Le cimetière, clos de murs, entoure l'église.

Il y avait autrefois deux blanchisseries considérables dans l'étendue du pays. On y trouve maintenant une filature de laine peignée, trois moulins à eau, deux carrieres. La population est agricole.

"Extrait du précis statistique du canton de Senlis"
(Louis Graves)

"Bulletin Municipal - second semestre 1996"
voir aussi : "Cartulaire de Saint-Nicolas d'Acy"
Saint-Nicolas [D'Acy], apud Aci Villam 1106, Acy secus Silvanectum v. 1106,
monasterium sancti Nicholai de Aciaco 1119, priorem beati Nicolai 1229,
Saint Nicolas de lès Senlis
1293.

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