LE MAL DES ARDENTS

 

"Le Feu-Saint-Antoine, le Feu Sacré, le Mal des Ardents , noms divers donnés à des épidémies dûes à l'ingestion, le plus souvent en temps de disette, de farines contaminées par l'ergot du seigle. L'ergot du seigle est un parasite de certaines graminées qui se présente sous forme de minces batonnets de deux à trois centimètres de long accolés à la tige de l'épi. Il peut se trouver mêlé au grain et moulu avec lui. C'est un toxique responsable au cours des temps de nombreuses épidémies. La dernière en France a eu lieu voici une trentaine d'années, à Pont Saint Esprit dans le Gard, en plein vingtième siècle. Maux de ventre, convulsions, gangrènes des membres, brûlures internes, se succèdent tandis que se produit une élévation ou, au contraire, une baisse de tension artérielle. Il n'existe pas d'antidote."

Jeanne Bourin in Le Grand Feu 1985. Pour ceux qui n'ont pas lu le livre cette intoxication est toujours mortelle.

Jean René Yharrassarry


Le" mal des ardents" a sévi à plusieurs reprises sous forme épidémique dans certaines provinces de France, en Allemagne, en Espagne et en Sicile, du Xe au XIIe siècle. Il se présentait sous la forme de : frissons suivis de chaleurs, délire, prostration, douleurs violentes à la tête et aux reins, indurations et abcès des glandes axillaires et inguinales, gangrène des extrémités, pouvant aboutir à des infirmités graves et incurables Ces terribles épidémies étaient dues surtout à la condition et à l'alimentation misérables des populations, et en particulier à l'absorption de farines contenant de l'ergot de seigle, champignon entraînant des maladies des graminées, dont les principes actifs sont maintenant utilisés en pharmacie.

Pierre Bétourné


le "mal des ardents" ou "ergotisme" est une maladie bien connue qui a fait des ravages jusqu'au siècle dernier. Il s'agit d'une intoxication par les alcaloïdes d'un champignon appelé "ergot de seigle", qui se développait sur le seigle lors d'années pluvieuses. Le seigle infecté et utilisé pour la nourriture humaine déclenchait cette maladie (donc non contagieuse mais évoluant par "épidémies" car en général le champignon se développait dans tous les champs d'une même région). Les symptômes étaient, si je me souviens bien, essentiellement neurologiques et entrainaient rapidement la mort. Actuellement on utilise toujours certains de ces alcaloïdes comme médicaments, notamment un médicament bien connu contre la migraine appelé Di-Hydro-Ergotamine... Depuis qu'on a pu identifier la cause de la maladie et retirer de l'alimentation humaine les plans infectés, et qu'on traite les cultures avec des antifongiques efficaces, la maladie a totalement disparu... La "malbouffe" n'est pas une invention moderne, et nos ancêtres étaient bien plus souvent que nous victimes d'affections dont l'origine venait directement de leur alimentation...

Philippe Ramona


En fait, il y a plusieurs formes d'ergotisme, et le" mal des ardents" (également feu de Saint-Antoine) semble différent des formes connues au siècle dernier : il s'agit d'une épidémie (on peut ergoter sur le terme) qui a sévi du Xe au XIIIe siècle environ. Les caractères étaient les suivants : frissons suivis de chaleur, délire, prostration, douleurs violentes à la tête et aux reins, indurations et abcès des glandes axillaires et inguinales, gangrène des extrémités (d'où son nom).

Jean Tosti


L'ordre religieux des antonins s'était fait une spécialité de soigner les malades qui en étaient atteints.

Thierry Potier




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