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La FÊTE
Courteuil et St-Nicolas sont traditionnellement des villages où l'on sait s'amuser. Dans se domaine les archives sont absentes, mais la mémoire collective a pris le relais car nombreux et vivaces sont les témoignages de ceux qui ont participé à des festivités locales
Ainsi, sait-on qu'au début du siécle les fêtes étaient nombreuses et variées : fêtes religieuses et nationales d'abord, mais aussi fêtes corporatives comme la Saint-Fiacre (fête des jardiniers particulièrement appréciée dans notre région essentiellement agricole) et fêtes patronales. En effet Courteuil célébrait la Saint-Gervais aux environs du 20 juin et Saint-Nicolas ne voulant attendre le 6 décembre avait choisi la deuxième quinzaine d'août.
Les festivités se préparaient longtemps à l'avance. Ainsi les fillette passaient au cours des jours précédents, de maison, en maison, afin de récolter une moisson de fleurs fraîches et odorantes. Roses, marguerites, pivoines, digitales étaient ensuite fixées sur un bâtonnet de bois, joliment assemblées en compositions variées puis bénites au cours de la messe dominicale et enfin revendues dans chaque foyer afin d'aider au financement de la fête.
Plus tard, bien après la guerre, les deux fêtes furent réunies en une seule qui eut lieu traditionnellement en juin. Les jeunes à nouveau passaient de maison en maison mais c'était, cette fois-ci, pour vendre des brioches qui avaient été, elles aussi, bénites au cours de la messe.
Au début de l'après-midi, une cource de vélo, ouverte à tous, attirait les sportifs et les curieux. Le départ avait lieu devant le café "Les 4 Vents", sur la route de Chantilly... et l'effervescence se prolongeait bien au delà de la course !
Pour les autres, le village offrait de multiples distractions : kiosques à confiseries, buvettes, loteries de volailles, mais aussi, mâts de cocagne, chevaux de bois, balançoires, manèges à pousse-pousse et nombreux jeus-concours organisés pour les enfants qui devaient prouver leur adresse, leur force ou leur humour en jonglant avec les oeufs, la farine ou différents ustenciles.
Mais l'apogée de la fête était constitué par trois bals qui avaient lieu sous une grande tente dressée rue de l'église et animés par des orchestres locaux. Ainsi se succédaient le bal du samedi, celui du dimanche,... enfin celui du lundi après-midi réservé aux enfants mais auquel bien des parents aimaient participer.
C'est à cette occasion que M. André VERCHUREN débuta réellement sa carrière en 1950. Il animait le bal de St-Nicolas qui se tenait cette année-là sur un terrain près de la place des Marronniers, en présence du maire M. PREUX. Il passait pour la première fois sur les ondes... l'évenement était assez important pour que des journalistes et photographes soient venus expressémentde Paris afin de le soutenir, l'encourager et donner à sa prestation une dimension nationale.
De nos jours, les traditions ne se sont pas perdues et les deux villages conjugent leurs efforts pour offrir aux habitants, durant trois jours, joies et distractions. Les tours de manèges et les autos tamponneuses ont remplacé les chevaux de bois et le bal du lundi aprè-midi pour les enfants, mais les compétitions sportives sont toujours là et, comme autrefois, les rues et les coeurs se mettent en fête. La chorale "La Clef des Chants" prête son concours et nous avons pu assister successivement à des retraites aux flambeaux, des danses folkloriques, le spectacle de trois équipages de chasse à courre et de leurs meutes, des matches de catch et même une noce campagnarde qui dut défiler à pieds parce que la jument s'était cabrée dans les brancards de la calèche...
Mais surtout, chacun attend avec impatience le repas du samedi soir qui précède le bal et qui réunit dans la bonne humeur de nombreux habitants, tous âges confondus.
Il s'agit, bien sûr, d'apprécier les salades ou les desserts que nos cuisinières bénévoles ont confectionnés, mais aussi et surtout d'apprendre à connaître ceux que nous cotoyons tous les jours et que nous connaissons si peu !
Ainsi, de génération en génération, les traditions se perpétuent et si nos aïeules sont là pour nous raconter avec chaleur les festivités d'autrefois, les enfants sont là aussi, avec dans la tête et dans le coeur, un sens profond de la fête.
La Commission des Fêtes
Extrait de France Magazine édition 1991
"SENLIS et sa région"