S
i vous allez de Saint Nicolas vers Saint Leonard, en longeant le cours de la Nonette,
arrêtez vous quelques instants devant la dernière maison comportant sur la gauche un bâtiment en longueur
au pied duquel bruit une petite
cascade.
Ce fut, jusqu'à ces derniers jours, un entrepôt d'automates
appartenant à Madame
DECAMPS-BELLANCOURT.
La maison
DECAMPS, unique au
monde, crée
en effet, des automates depuis un siècle.
Jean ROULLET, ancêtre de la dynastie,
dauphinois, outilleur
de métier, a créé son premier modèle mécanique
"LE PETIT JARDINIER"
en 1865. Ensuite,
Gaston et Paul DECAMPS ont inventé l'automate électrique et se sont lancés dans
l'aventure publicitaire.
Ils ont créé les premiers "sujets-réclames", la première vitrine de Noël du Bon Marché sur le thème de
la découverte du Pôle Nord,
travaillé avec les meilleurs dessinateurs et caricaturistes de leur temps :
DUBOUT,
PEYNET, EFFEL.
L'entreprise a connu jusqu'à soixante employés spécialisés (cartonniers, sculpteurs, peintres, électriciens,
couturières,
habilleuses, empeausseurs, mécaniciens...)
Dans les années 60,
Georges BELLANCOURT
a abordé l'ère de l'électronique,
Mme DECAMPS-BELLANCOURT en assume aujourd'hui
le responsabilité. Installée dans le XIème arrondissement, la maison a réduit son effectif et assure
essentiellement le quotidien (restauration, location au mois, fabrication sur demande.
Mme
BELLANCOURT ou son associé
sculptent l'oeuvre originale dans la terre glaise. après quoi, chacun participe, apportant sa dextérité,
son sens artistique ou son génie de la mécanique dans la confection de l'automate.
les créations bien que rares, faute de temps (il faut
compter six mois) ne manquent pas d'ingéniosité : ainsi pour le Ministère de la Culture, un fumeur au
buste en plastique transparent (très dissuasif dans le cadre d'une campagne antitabac) ou, pour le ballet
Coppélia, une poupée grandeur nature qui danse et se désarticule sur une chorégraphie de Roland Petit.
La maison
DECAMPS est déjà à
l'origine de la fondation du premier
Musée National de l'automate (Place de l'Abbaye, 46200 Souillac)
mais cherche encore un local afin de réunir toutes les créations dans un "musée de la vitrine animée".
Et pendant des années, l'amorce de ce musée, véritable
invite à l'imaginaire, a pratiquement existé à Saint Nicolas sans que nous en ayons conscience.