La rue de la Forêt


C'est celle qui prolonge la rue de la Vallée à Saint Nicolas ; elle commence au-delà de la départementale 924 ; vous l'empruntez pour rejoindre la route à quatre voies qui va de Senlis à Creil. Comme son nom l'indique, elle mène à la forêt d'Halatte.
C omme vous le voyez sur cette carte, notre village est entouré de forêts : Hallatte au nord, Chantilly au sud.
L a superficie du territoire communal est de 532 hectares dont 74 hectares de bois (14%).

A vant la Révolution, la forêt appartenait au Roi ou aux communautés religieuses. Elle était soumise à la juridiction d'un gruyer, charge seigneuriale, qui jouissait de revenus considérables grâce aux amendes qu'il percevait et au pourcentage auquel il avait droit lors des ventes de bois. Il veillait à ce que les coupes de bois ne soient ni trop fréquentes ni trop importante. Il interdisait l'accès des sous-bois aux animaux nuisibles (moutonts et chèvres) et n'autorisait le pâturage des autres animaux qu'à l'époque où la forêt est moins fragile, c'est-à-dire la seconde moitié de l'année : paisson (pâturage) pour les chevaux et les bovins ; panage ou glandé (récolte des glands) pour les porcs. Il surveillait aussi le ramassage du bois mort ou gisant pour les villageois ou du bois vert de qualité inférieure ou mort bois. Il permettait aussi la coupe d'échalas (bois bien droit permettant de palisser la vigne toujours cultivée en hauteur).


L a forêt de tout temps à été exploitée :

On y coupait le bois d'oeuvre, surtout les chênes, pour la construction des maisons et des charpentes.
De certains arbres on tirait la résine pour les torches.
L'écorce dont on fabriquait le tan était utilisée pour le tannage des peaux.
Le gibier fournissait la viande pour la table du Roi : on chassait le cerf et le daim (ce dernier a disparu depuis le Restauration). On employait aussi des pièges pour capturer le gibier : une grande fosse était creusée vers laquelle on poussait les animaux qu'on tuait dans cette fosse. Autre procédé utilisé : à l'aide de branchages tressés appelés plessis on créait des haies artificielles se terminant an nasses vers lesquelles on poussait le gibier qui s'y trouvait enfermé. Quand à la chasse aux filets elle permettait de capturer des animaux vivants (procédé encore utilisé aujourd'hui pour la capture des reproducteurs qui repeuplerons une autre forêt).
Les braconniers utilisaient, et utilisent encore, les collets efficaces pour capturer les chevreuils, les lapins ou les lièvres.
Les animaux de la forêt sont parfois des nuisibles qu'il faut détruire : arcs et les arbalètes et plus tard les fusils sont alors utilisés pour supprimer les blaireaux ou les renards... ces armes servaient aussi pour approvisionner les commandes des cuisines royales ou princières.
La chasse au loup était réservée aux officiers royaux de louveterie ; le dernier loup a été tué en forêt d'Halatte en 1802.
Le souverain n'abandonnait jamais les droits de garenne et de chasse au gros gibier et venait très souvent dans notre région pour chasser à courre, cette chasse pratiquée à cheval était un bon entraînement pour les cavaliers et pour les chevaus avant de partir à la guerre mais surtout une distraction pour le roi et sa cour comportant parfois des risques : on sait que Philippe le Bel fut victime d'une chute de cheval alors qu'il chasssait : il se brissa la jambe, on le transporta à Paris par bateau sur l'Oise et la Seine pour viter les cahots de la route, mais la plais s'étant infectée il mourut un mois plus tard.
C'est en forêt d'Halatte que Charles VI fut victime de son premier accès de folie : il y vit un cerf blanc muni d'un collier et crut à un signe du ciel. En fait certains contemporains pensèrent qu'il s'agissait d'un de ces animaux blancs dont l'empereur germanique faisait l'élevage et qui aurait gagné les forêts françaises après s'être échappé.
Du temps de Colbert la forêt est restaurée ; elle est gérée par un grand maître et doit faire face aux besoins croissants de la population mais aussi de la marine et de l'industrie (forges et verreries) qui sont en pleine expansion.
Avant la Révolution il y a beaucoup de gibier en forêt d'Halatte... et même de trop : les récoltes sont dévastées par les lapins et les grands animaux ; cette situation est la cause de nombreuses réclamations dans les cahiers de doléances rédigés dans les communes en 1789. Mais après l'abolition des privilèges les villageois vont piller la forêt en bois et en gibier : elle devient un bien national et personne ne se soucie de la régénérer. Réorganisée par Napoléon, elle est a nouveau dévastée lors de la révolution de 1848 mais l'ordre revient sous Napoléon III.
Lors des deux guerres mondiales la forêt a été l'objet de trop de prélèvements : 350 hectares ont été déboisés pour créer un aérodrome.
La forêt est maitenant gérée par l'O.N.F. (Office National des Forêts) qui y a introduit de nouvelles essences comme les sapins Douglas, les mélèzes, les chênes d'Amérique.
Pour nous, habitants de Courteuil Saint Nicolas du XXI° siècle, la forêt est un lieu de promenade et je vous propose maintenant trois itinéraires.



Le temple de la forêt d'Halatte


Vous pouvez retrouver ce temple gallo-romain en garant votre voiture sur le parking situé à l'entrée de la forêt, à droite, à Chamant en direction de Villeneuve sur Verberie. Le sentier à suivre est indiqué sur le parking.

Restes de la "cella" (salle centrale abritant la statue du dieu) du temple

"CLIC" ici pour voir quelques photos du Temple



Après cette sympathique promenade en forêt, allez au musée de Senlis (place de la cathédrale) pour retrouver toutes les explications concernant ce site et admirer les très nombreux ex-voto découverts lors des fouilles.

Les bornes d'Aumont










"CLIC" ici pour voir quelques photos de Bornes gravées


Prenez le sentier de Grande Randonée (GR12) et montez jusqu'à la carrière de sable.
Vous arrivez à la parcelle numerotée 305 jusqu'au carrefour d'Aumont puis carrefour
Arthus et la route de Condé (suivez le plan). Ces bornes servaient à délimiter les
différents fiefs, les armes qu'elles portent de chaque côté sont celles des
proprietaires correspondant. Bien qu'usées elles sont quelquefois identifiables.



L'obélisque du Roi de Rome


Il fut dressé en l'honneur de la naissance du fils de Napoléon 1er et de Marie-Louise d'Autriche.
Sortez de Pont-Sainte Maxence en direction de Fleurines.
Face à la maison forestière du Grand Maître, prenez la route à gauche, comme indiqué sur le plan.


"CLIC" ici pour voir quelques photos de l'Obelisque


BONNES PROMENADES !
- Marie-Noêlle Duchesne-
"-Bulletin Municipal de janvier 2007-"

Sources de cet article :
- La forêt d'Halatte, bulletin du GEMOB, 1998
- Guides de promenades en forêt d'Halatte, Hélène et Alain Poitou


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