15 Janvier 1917<---------->15 Novembre 1918



Le Monument aux Morts.
Par Marie-Noëlle DUCHESNE.

On les a eus !... 11 Novembre 1918, c'est la fin de la guerre et une grande joie pour tous, mais il faut aussi avoir une pensée pour tous ceux qui ne reviendront pas et dont les 13 noms sont inscrits sur ce monument. Toutes les communes de France ont voulu rendre hommage à leurs héros et ont fait ériger des monuments entre 1920 et 1925.

Le 24 Septembre 1920, le conseil municipal de Courteuil après avoir délibéré au sujet de l'érection du monument aux " Morts pour la France " décide que le monument ait la forme d'une pyramide à base carrée avec le médaillon. L'emplacement dudit monument sera indiqué ultérieurement.

Erigé initialement sur la pelouse devant l'église, le monument était entouré d'un jardinet clos de chaînes fixées à des obus : objets de mort devenus décoratif.



Le Monument aux Morts


Aujourd'hui, le monument vient d'être nettoyé et, pour ceux qui ne sont pas allés à la cérémonie commémorative du 11 Novembre 2005, il est bon de rappeler les noms des disparus :
- Lucien BARBE, cl 1909*, mort à Mouilly Saint Rémy le 24 Septembre 1914. Il était agriculteur.

- Jules BOURSET, cl 1908, mort à Vingré le 15 Avril 1915, lui aussi agriculteur.

- Fernand DAMBREVILLE, cl 1907, mort au Plateau de Nouvron le 16 septembre 1914. Sa famille habite encore à Senlis.

- Etienne EDMOND, cl 1900, mort à Mouilly Saint Rémy le 26 Octobre 1914.

- Auguste EDMOND, cl 1902, mort à Bouy le 22 septembre 1915.

- Marcel GUENART, cl 1913, mort aux Eparges le 7 Janvier 1915. Sa famille habitait Saint Nicolas, il était maraîcher et vendait ses légumes sur les marchés.

- Amaris HENOUX, cl 1901, mort à Saint Sevan le 19 Mai 1917.

- Gaston LAMBIN, cl 1909, mort à Aurigny Sainte Benoîte le 15 Octobre 1918 (moins d'un mois avant l'armistice), marié à Marthe LEFEVRE peu de temps avant la guerre. Ils ont eu un fils René qui a fait carrière dans la marine.

- Léon MARTIN, cl 1917, mort à Vendresse le 25 Avril 1917.

- George PERPETTE, cl 1898, mort à Souain le 27 Septembre 1915 ; ses descendants habitent Chantilly.

- Camille THIBAULT, cl 1909, mort au Bois de la Grurie le 29 Avril 1915.

- Henri THIBAULT, cl 1911, mort à Fillieres le 22 Août 1914. Leurs parents habitaient près du bureau de tabac. Leur père était casseur de cailloux (pour l'entretien des routes) à la carrière de Saint Nicolas, carrière aujourd'hui rebouchée qui se situait au delà du bac à verre.

- Et enfin le 13°, Alphonse VANDEMERGEL, cl 1910, mort à Fontaine les Cappy le 1er Juillet 1916.

*classe 1909, c'est à dire 20 ans en 1909

Le bas du monument est consacré aux morts de la guerre 1939-1945.

- Camille CACHIN, cl 1938, mort à Nancy le 16 Juin 1940.

- Alfred MARGERIN, cl 1927, mort à Chantilly le jour de la Pentecôte 1944 (3 juin). Il s'était abrité sous le viaduc du chemin de fer lors du bombardement de ce viaduc.

- Charles BOUDEVILLE, cl 1927, mort à Bergen Belsen le 2 Mars 1945.

- Une plaque rappelle également que les 11° et 12° Compagnies du 224° Régiment Régional, arrivées en Septembre 1939 et reparties en 1940 dans l'Est, ont séjourné aux environs de Courteuil pendant la " drôle de guerre " pour travailler aux fortifications sur la Nonette (il en reste quelques blockhaus).

A cette triste liste on peut ajouter un nom qui n'est pas inscrit sur le monument : celui de Jean LEFEVRE, tué en Algérie en 1956, célibataire, enterré au cimetière de Courteuil.

Aucun village n'a voulu oublier ses morts : c'est un devoir d'honorer ses enfants en élevant un monument à leur mémoire pour rappeler leur sacrifice, leur dévouement, leur vaillance pour sauver la patrie.
Les combattants tués au front y ont été enterrés. Certaines famille ont préféré rapatrier le corps de leur héros dans leur village.
Au cimetière de Courteuil, dans le caveau de famille, repose le corps rapatrié de Marcel Guenard, 21 ans, médaille militaire, croix de guerre. Peut-être y a t'il eu d'autres rapatriements mais les inscriptions ne sont pas toujours lisibles.

A cette époque un journaliste écrivait " les morts ont eux aussi le droit de redevenir des civils et les monuments aux morts ne sont pas des tombeaux mais des tableaux d'honneur destinés à proclamer les noms de ceux qui sont tombés au champs d'honneur " et la longue liste placée au début de cet article est en quelque sorte un hommage à nos héros.

Comme vous pouvez le remarquer les noms sont gravés par ordre alphabétique, les grades ne sont pas indiques, ce qui donne une idée d'égalité, sans hiérarchie, sans premier ni dernier.

Ces monuments sont aussi des tombeaux vides symboliques : les morts y sont honorés mais pas leurs corps qui souvent reposent loin de leur lieu de vie d'autrefois.

C'est ici un simple obélisque en pierre de Saint Maximin. Sur le socle, côté Est, est gravé un motif représentant une couronne de lauriers, symbolisant la victoire, entourant un casque de soldat. Le monument est aujourd'hui posé sur la pelouse à côté du parvis de l'église : c'est une petite parcelle du sol qui appartient aux morts des deux guerres, leur territoire symbolique.

Merci à ceux qui ont érigé ce monument pour que les générations actuelles et futures gardent en mémoire le souvenir du dévouement de ces héros.

Marie-Noëlle Duchesne
-Bulletin Municipal janvier 2006-



Le Monument aux Morts aujourd'hui



Merci à Monsieur Foureaux et à Madame Andrée Lévèque pour
les renseignements concernant les soldats tués et leurs familles
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