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LES CLOCHES
Il serait téméraire de chercher à fixer la date de l'invention des cloches. On s'accorde à dire que c'est vers l'an 400 de notre ère qu'elles ont été employées pour la première fois en Campanie d'où les mots de campagne (cloche) campanile (clocheton). Mais la découverte archéologique nous affirme chaque jour d'avantage que leur origine remonte aux temps les plus reculés et que des cloches existaient sous les formes plus ou moins différentes ches les Indous et les Chinois.
Tout ce que nous pouvons dire, c'est qu'il n'y a guére que 3 ou 4 siècles que la cloche est devenue l'instrument de musique majestueux et puissant que nous connaissons.
On pense, en France, qu'elles ont d'abord été fabriquées dans les monastères. Cependant dès le VIII éme siècle, des fondeurs de cloches indépendants du clergé commencèrent à sillonner le pays. Ils installaient leur atelier au pied du clocher pour éviter les problèmes de transport.
Rapprochons nous de notre clocher et relevons dans les mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Senlis ce qu'écrivait en 1875 AM. VATTIER, curé de Saint Léonard, au sujet des cloches de l'église de Courteuil :
Quand au clocher, voici ce qu'en disent les registres paroissiaux :[-(1)Extraits registres paroissiaux]
En 1721, le clocher était veuf de ses cloches ; deux d'entr'elles, la grosse et la petite, avaient été cassées ; et, le 12 octobre, M le Poictevin, prestre du séminaire et chanoine de la Cathédrale, venait bénir solennellement les nouvelles. La grosse, nommée Christine, eut pour parrain Nicolas Petrus, marchand épicier à Senlis, et pour marraine Anne Petrus, sa soeur, pour et au nom de M. Louis Roberge, avocat en Parlement, demeurant à Paris, et de dame Christine Grondeau, épouse de M. Jean-Baptiste Roberge, conseiller du roy, trésorier-payeur des rentes du clergé de France. La petite, nommée Marie, eut pour parrain[Dessein de la maison de M ROBERGE]
"Estienne Gaillard, marchand blanchisseur de cette paroisse, pour marraine Marie Duclos, epouze de Jean Cailleux, mestre charpentier à Senlis, et de Son Altesse sérénissime, Monseigneur le Duc."
Sans doute les familles Roberge, Petrus, Gaillard s'étaient montrées généreuses à l'égard de leurs sonores filleules. Quand à Jean Cailleux, voici l'acte solennel qui atteste sa générosité, et qui figure en tête du registre paroissial, année 1722 :[-(2)Extraits registres paroissiaux]
"Nous soussignés, curé de Courteuil, marguillier sindic, habitans de cette paroisse... certifions que Jean Cailleux, demeurant à Saint-Nicolas dacy mestre charpentier à Senlis et de son A. monseigneur le duc graduitement et de sa bonne volonté a monte dans le cloché la présente année trois cloches que nous avons esté obligés de faire fondre à Beaumont deux étant cassées et la troiieme qui a esté augmentée le tout a ses depens et fait tout le beufroit fourny tous les bois nécessaires a cet effet et ses paines et a payé tous les ouvriers ce qui se monte à une somme considerable dont il fait présent a la paroisse comme bon chrestien pour la gloire de Dieu et de nos glorieux patrons, et par recognoissance nous promettons faire un service à la mémoire de ses pere et mere. Scavoir une messe haute avec vigiles tous les ans le troieme feuvrier et apres le decest dudit sieur Cailleux le mesme service a sa memoire et a continuer a perpétuité les mesmes jours que dessus. De plus nous luy avons accordé une place proche la chapelle de la Sainte-Vierge pour luy et ses hoirs ou il a fait mettre un banc ce que nous promettons executer. Fait le 22 may 1722"
La petite cloche ne reste pas longtemps dans la jolie flèche en bois de "mestre Jean Cailleux" car en 1729 nous trouvons un acte ainsi conçu :
[-(3)Extraits registres paroissiaux]
"Ce 17è daoust 1729 a été bénite et consacrée à la gloire de la tres sainte et suradorable trinité sous le bon plaisir de Monsieur Jean-Louis Godard curé de cette paroisse, par moi soussigné Jean-Pierre Estancelin, prêtre curé de Saint-Pierre de Senlis, et superieur du Séminaire de ce diocese la plus petite des cloches de cette paroisse a laquelle on a donné le nom de Marguerite Cristophle Pigeau marchand et receveur de Saint-Nicolas dAcis de cette paroisse et Mlle Marguerite de la motte veuve de Mr Gaillard, marchande blanchisseuse audit Saint-Nicolas qui ont aussi signé avec nous."
Elle était encore cassée en 1734, et fut baptisée par Me Pierre de Saint-Leu, doîen de la cathédrale de Senlis, vicaire général official de Monseigneur l'Evêque de Senlis.-(4)Extraits registres paroissiaux]
"Elle fut nommée Louise-Charlotte par très haut, très puissant et très exélent prince Louis-Henry, duc de Bourbon, prince de Condé prince du sang, pair et grand maître de France, seigneur de Chantilly, de Courteuil et autres lieux et Charlotte de Hesse himsel, duchesse de Bourbon son épouse."
La cloche actuelle vient du prieuré de Saint-Nicolas, comme l'atteste son inscription.
"J'étais au prieuré de Saint-Nicolas d'Acy où j'ai été cassée en 1756 et reparée en 1777. Je suis venue à Courteuil cassée et refondue en 1910.
J'ai été nommée Pierre-Thérèse par mon parrain le colonel Pierre Henriot et ma marraine Thérèse Roland née Haquin."
Bénite le 16 mai. M. Clozier, curé. Dury, maire. Dubuisson fils, fondeur, Paris."
Ajoutons que l'église fut augmentée en 1755 d'une sacristie qui fût bénite le 27 avril. Voici l'acte qui en fait foi :-(5)Extraits registres paroissiaux]
De nos jours la cloche de Courteuil est commandée électriquement, son carillon très joyeux ou moins gai nous charme toujours pronfondément.
"Bulletin Municipal - juillet 1999"
(Ch. Maltot)"Extraits registres paroissiaux - janvier 2009"
(P. Sérou)