Courteuil - Saint Nicolas d'Acy

La Nonette

Parlons tour d'abord de la Nonette, celle-ci arrive du canton de Nanteuil, passe par Montlévêque pour glisser jusqu'au Moulin qui se trouve au Sud du village, de là, elle serpente jusqu'au "Moulin de la Victoire", remonte vers Villemetrie puis Valgenceuse et à Senlis où elle borde le faubourg St-Etienne. Coulant toujours vers l'Ouest, elle arrive à Bellefontaine, rase au Sud et très près St-Nicolas d'Acy et Courteuil, sépare St-Firmin d'Avilly et se perd dans le canal de Chantilly pour se jeter dans l'Oise à Toutevoie.

Une anastomose appelée "Fossé de la vieille rivière" est pratiquée sur la rive gauche vert St-Nicolas d'Acy pour se terminer au-dessous de Courteuil.

Quand à l'Ile, dite "Peuplier de le rivière", elle est formée par un bras tenant à Courteuil.

L'Aunette, elle, vient du canton de Pont-Sainte-Maxence, sépare les territoires de Bray et de Barbery, serpente en direction de Balagny et de Chamant où elle se grossit de plusieurs sources, décrit un arc de cercle autour de Senlis et tombe à la "Gâtelière", où elle sépare Senlis de St-Nicolas pour rejoindre la Nonette au Moulin Neuf, au-dessus de Bellefontaine.

La vallée de la Nonette était facilement submergée avant le XIII ème siècle, ceci était dû à la faible inclinaison de son lit et aux travaux exécutés pour la défense de Senlis. On présume donc que les crues subites qui faisaient de cette rivière un empêchement instantané au passage, ont déterminé l'existence distincte des paroisses de Courteuil et de St-Leonard, dont les villages ne sont séparés que par la Vallée, tandis que les deux communes, de part et d'autre de la rivière sont éloignées de plus d'une demi-lieue de leur églises.

Courteuil, situé entre la forêt d'Halatte et la Nonette a donc un territoire assez plane, sauf une dépression dans la partie dite, "Vallée panier".

A savoir que le Moulin de St-Nicolas d'Acy est situé à 44 mètres au-dessus du niveau de la mer tandis que l'église de Courteuil en est à 52 mètres.

Le sol, la flore

A la "Gâtelière" on rencontre d'abord un banc marneux très dur, nommé "cailleret" puis un lit de pierre à texture inégale, de dureté moyenne, ensuite un banc de "liais" homogène, sonore sous le choc et reposant sur un calcaire divisé en plusieurs lits que l'on n'exploite pas à cause de l'inégalité de son tissus qui en rend la taille impossible. Toutes ces roches portent des empreintes de feuilles et de tiges.

En ce qui concerne la flore, on la trouvait dans la Nonette et notamment près de Courteuil : le "Ranunculus Peucedanifolius" , l'"Hydro Charis" et sur les bords le "Rumex Aquaticus". Dans les prairies de St-Nicolas d'Acy fleurissait le "Ranunculus Lingua" et dans celles de Courteuil le "gentiana-cruciata" et le gazon sec.

La population et son environnement

La population de Courteuil en 1820 était de 176 habitants. Elle passait en 1836 à 285.

La constitution physique de cette population n'a rien de particulier. Elle appartient à la race de l'Ile-de-France où l'influence des grandes villes, la multiplicité des routes ont fait complètement disparaître le type primitif de l'espèce humaine. La taille est moyenne, les cheveux chatains ou noires, la peau pâle, les visages ovales et l'embompoint médiocre.

Le pays est divisé en deux zones physiques, bien déterminées, l'une découverte, l'autre boisée, ce qui donne des différences notables dans les tempéraments. La constitution ne varie pas d'une manière sensible d'une contrée à l'autre. Cette anomalie apparente s'explique si l'on considère que la contrée forestière repose sur le sable, ce qui prévient la permanence de l'humidité et empêche par la suite la prédominance du système lymphatique dans l'organisme.

En 1832, le choléra asiatique atteignit les habitants des deux villages. Cette épidémie dura 26 jours, du 24 Avril au 20 Mai. Il y eut 12 malades, seuls, deux hommes en moururent. C'est en 1806 que la "vaccine" apparaît mais quelques essais avaient déjà eu lieu en 1804.

Les matériaux de construction proviennent des carrières, entre autre pour les maisons de Courteuil.

En 1806, sur les 64 maisons, on remarquait que l'une d'elle était couverte en ardoises, que 28 autres l'étaient en tuiles, 3 en tuiles et chaume et les 32 dernières totalement en chaume. Par contre, en 1831, sur 73 habitations, toujours une couverte en ardoise, 58 en tuiles et 14 en chaume.

Moeurs et instruction

La population s'occupe en général aux travaux agricoles. Les gens sont doux et paisibles. Ces caractères ne sont points perdus à la suite des changements que la révolution de 1789 a introduits en toute chose mais les moeurs ont acquis un peu plus d'activité et de liberté. Le mouvement général de la civilisation, en ce qui concerne l'amélioration des individus, s'est fait sentir plus qu'en aucune partie de département. La mendicité s'y est éteinte, les besoins des secours de la charité publique pour subsister n'existaient plus à Courteuil et St Nicolas, les habitants se suffusant à eux-mêmes.

Le français, parlé correctement est le seul idiome usité.

Les jeux de l'arc et de l'arquebuse se pratiquent dans tous les villages.

La scolarité

Chaque commune possède une école publique, sauf toutefois à Courteuil où les élèves devaient chercher leur instruction à St-Léonard et à St-Firmin.

A Courteuil, le nombre d'écoliers était néant en 1806-1823-1838. Malgré tout, en 1806, 60 d'entre-eux savaient lire et écrire et en 1831 on en dénombrait 97. Soit les 2,4/5 de la population.

Documentation relevée dans le livre de Louis GRAVES par Christian CONVERT
"Bulletin Municipal - Décembre 1989"


LA NONETTE

Senlis est traversée d'un ruisselet plus doux que le ruban de moire
de ta robe des dimanches - blanche comme est la ville-, un clair ruban d'eau
douce, la Nonette, que ton cœur écoute sous les branches.

Coeur jeune, écoute, écoute.. . dis que ta joie est vive d'entendre sous
des roses, des saules, de bleus ponts, la Nonette, un ruisseau qui va baisant
ses rives avec des bulles jolies comme aux lèvres des enfants.

Ecoute un peu, cher cœur, tous ces poissons qui sautent et font de
souples ponts de lieurs fugitives par-dessus les reflets nuageux de
cent roses. Coeur jeunes où tout résonne, dis que ta joie est vive.

Les fins archets du jour aux doigts des saules pâles glissent sur les
roseaux qui perdent leur rosée : de ses notes vivantes l'averse musicale fait
chanter les deus rives. Oh! Que ta joie est vive!

Tu bats ainsi qu'une folie à grelots d'or, à voir s'entr'iriser les
lumières ondines et s'envoler des bulles que toi seul sait entendre, dans une
buée bleue où tout le prisme tremble.

Aériens ils chantent, ces jeux d'une eau naïve : ces bulles envolées ont
des chants qui t'enivrent, comme l'orage émeut un hochet qui répond sur la
petite main sommeillante d'un enfant.


Paul FORJ "La Nonette"



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